Amazonie,faune, flore et CO2

Publié le par TT

La forêt amazonienne est la plus grande forêt tropicale du monde. Elle a fait l'actualité en 2019 et 2020  à cause des incendies plus nombreux que les années précédentes et ses conséquences sur la déforestation. Mais l'Amazonie, avec ses peuples autochtones, riche en biodiversité, son fleuve Amazone, sa faune, sa flore et le fait qu'elle soit le "poumon de la planète" nous a toujours fasciné.

Sommaire:
1- La forêt amazonienne - son étendue
2- Faune et flore qui disparaissent
3- Des dauphins retrouvés morts
4- L'Amazonie, le poumon de la terre ?

 

La forêt amazonienne brésilienne émet désormais plus de carbone qu'elle n'en absorbe. Selon une étude récente.
L'explication se trouve à la fin du chapitre 3.


1) La forêt amazonienne - son étendue

Dotée du bassin hydrographique le plus dense au monde, elle est un ensemble hétérogène, difficile à délimiter. Pour simplifier, elle s’étend sur 5.5 millions de km2, répartis sur 9 pays. (La France fait 643 801 km2 et donc l'Amazonie c'est 8 fois la France) .
Près des deux tiers de sa superficie totale se trouvent au Brésil (63 %); le tiers restant se partage entre le Pérou (13 %), la Colombie (10 %) puis l'Equateur, le Vénézuela, le Suriname, le Guyana, la Bolivie et la Guyane.
Son cœur est constitué de forêts équatoriales et tropicales (selon leur latitude), denses et ouvertes (selon leur densité), où la pluviométrie varie de 2 000 à 2 600 mm de pluie par an.
Cette forêt humide (ou ombrophile) couvre environ le tiers de l’Amazonie brésilienne. En revanche, au nord-ouest, l’État d’Amazonas est riche en marais, tandis qu’au sud et à l’est, les États de Maranhao, de Tocantins et du Mato Grosso sont constitués de forêts de transition (palmiers, lianes, ’arbres perdant leurs feuilles à la saison sèche) et de savanes arborées.

 

forêt amazonienne entourée de 9 pays

 

A noter que le Cerrado, environ 2 millions de km2, ne fait pas partie de la forêt Amazonienne. Le Cerrado est encore plus menacé aujourd'hui que la forêt Amazonienne.

 


 

2) Faune et flore qui disparaissent

En 2013, j'avais été voir le film Amazonia qui se passait comme son nom l'indique en forêt Amazonienne. En voyant le film, j'avais été surpris d'y voir un guépard, un dauphin et d'autres animaux dont j'aurai jamais imaginé qu'ils soient en Amazonie. Une faune et une flore impressionnante et diversifiée.

ara de la foret amazonienne
ara de la foret amazonienne

Selon le WWF (Fonds mondial pour la nature), on y a dénombré 40 000 variétés de plantes, 2,5 millions d’espèces d’insectes, 427 espèces de mammifères, 1 293 espèces d’oiseaux, 378 espèces de reptiles, 427 espèces d’amphibiens et 3 000 espèces de poissons, dont beaucoup sont endémiques, c’est-à-dire spécifiques à cette région. Mais au vu des connaissances très partielles de la richesse de la vie dans le bassin amazonien, ces chiffres sont très probablement nettement en dessous du décompte réel.
Le site : voyage en Amazonie   liste une des animaux et des végétaux présents en forêt amazonienne ...impressionnant !
Certains animaux sont en extinction dans la forêt amazonienne. Ce phénomène est lié essentiellement  aux problèmes écologiques qui déstabilisent l’écosystème et malheureusement s’amplifient chaque année.
Il y a principalement 50 animaux en extinction (mammifères, poissons, oiseaux et amphibiens) parmi les 643 espèces.

Les causes principales de ce déséquilibre environnemental :  la chasse et la pèche, la pollution des sols, de l’air et des eaux, les changements climatiques, le trafic  illicite des animaux et la perte ou la fragmentation des habitats. Constamment actualisée, la liste des animaux en extinction au Brésil est une tâche réalisée par l’IBAMA (Institut Brésilien pour l’Environnement et les Ressources Naturelles Renouvelables).
En plus du danger inhérent aux incendies de forêt, les espèces endémiques sont menacées d’extinction en raison de la richesse de cette forêt primaire, ce qui la rend irremplaçable par des forêts secondaires qui auraient repoussé ultérieurement (même si les recherches menées en ce sens montrent que les forêts secondaires recréées parviennent à un haut degré de biodiversité).
Voici quelques animaux en voie de disparition et qui sont sous protection maximale:

a) L'ocelot
l'ocelot
l'ocelot

On estime la population d'ocelots entre 800 000 et 1 500 000. Il a été pourchassé pour sa fourrure dont le commerce dans les années 70 était florissant ; on vendait plus de 200 000 peaux par an. Il est aujourd'hui protégé sur la majeure partie de son domaine (sud des États-Unis à l'Amérique centrale et du Sud), et depuis, sa population a augmenté. Son habitat reste néanmoins toujours menacé à cause de la déforestation qui engendre de nouveaux problèmes.

b) Le lamantin d'Amazonie

Le lamantin d’Amazonie ou lamantin du Brésil est un mammifère herbivore, la plus petite espèce de l'ordre des siréniens et la seule à vivre exclusivement en eaux douces.
L'espèce est classée vulnérable. Historiquement, le lamantin d'Amazonie a souffert de la chasse extensive depuis plusieurs siècles, ce qui a entraîné une importante baisse de ses populations. Il a depuis longtemps été chassé pour sa viande et sa peau par les populations autochtones, mais plus récemment la chasse commerciale intensive (incluant la chasse illégale) à cause de sa peau qui produit un cuir de qualité , ce qui a contribué au déclin rapide de la population. La déforestation et la contamination par le mercure ou par des pesticides de leur habitat sont d'autres menaces potentielles pour leurs populations. La construction de barrages pourrait possiblement être également une menace .

c) L'ara rouge

L'Ara rouge ou Ara Macao est un grand perroquet coloré vivant dans les forêts tropicales américaines. Il s'agit de l'oiseau national du Honduras.
L'ara rouge habite dans les forêts humides tropicales américaines, de l'est du Mexique à l'Amazonie péruvienne et brésilienne, dans les terres basses jusqu'à 500 m d'altitude. Alors qu'elles sont peu fréquentes sur le continent, de grandes colonies d'aras rouges peuvent être observées sur l'Île Coiba sur la côte pacifique du Panama.
Les populations d'aras rouges ont fortement diminué en raison de la destruction de leur habitat, des captures pour le commerce et de l'épandage de pesticides pour les cultures. Au Costa Rica par exemple, l'ara rouge n'occupe plus que 9 100 km2 contre 42 500 km2 auparavant.

d) Le toucan ariel

Le Toucan ariel (Ramphastos vitellinus) est une espèce d'oiseaux de la famille des Ramphastidae.
L'Homme est en fait le plus grand danger : il détruit la forêt, lieu de vie des toucans, et il les chasse parfois sans aucune retenue. D'ailleurs, à cause de l'Homme, les toucans ont déjà disparu de certaines zones. Cela a été constaté au Brésil, en Guyane ; les toucans sont devenus rares sur la côte.
Il est difficile de protéger les toucans en créant de petites réserves naturelles car ces oiseaux ont l'habitude d'effectuer régulièrement de véritables migrations, à la recherche de nourriture.

Le toucan ariel
Le toucan ariel

 

Il habite le sud-est de la forêt amazonienne humide, à des endroits où celle-ci n'est en principe pas inondable par les crues des rivières.

e) Les autres animaux en voie de disparition

=> L'amazone à front bleu (Papagaio-verdadeiro)
=> La conure dorée (Ararajuba)
=> L'harpie féroce (Harpia)
=> La loutre géante (Ariranha)
=> Le jaguar (Onça Pintada)
=> Le puma (Onça Parda)
=> L'ouakari chauve (Uacari-branco)
=> L'atèle (Macaco-aranha)

tags: faune, flore


3) Des dauphins roses retrouvés morts

a) Les températures élevées et la sécheresse du fleuve Amazone

Plus d’une centaine de dauphins roses ont été retrouvés morts en moins d’une semaine, dans le lac Tefé, au nord-ouest de l’Amazonie brésilienne. Si la cause exacte du décès de ces 105 animaux fait encore l’objet d’une enquête, la sécheresse historique que subit le Brésil, comme une grande partie de l’Amérique du Sud, pourrait en être à l’origine. Certains points ont dépassé les 39 degrés Celsius .
Dans de nombreuses rivières d’Amazonie, le débit est inférieur à la normale en raison des conditions météorologiques. L’impact de la sécheresse est exacerbé par le phénomène climatique El Niño.

b) Une espèce menacée

Des chercheurs et des militants tentent de sauver les dauphins survivants en les transférant vers le corps principal du fleuve, où la température de l’eau est moins élevée, mais l’opération est délicate, notamment en raison de l’éloignement mais aussi de l’éventuelle présence de toxines ou de virus. Le niveau de l’eau doit également être suffisant.
Le dauphin rose d’Amazonie est le plus grand dauphin d’eau douce. Menacé par l’impact des centrales hydroélectriques, la pollution par le mercure, la déforestation et l’orpaillage clandestin, il a été inscrit sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature. Il n’y aurait plus que 20 000 à 50 000 spécimens dans les lacs de l’Amazone et de l’Orénoque.


4) L'Amazonie le poumon de la terre ?

a) Ce que fait un poumon

On peut d'abord remarquer que si poumon veut dire « fournisseur d'oxygène (O2) » c'est un terme maladroit du point de vue d'un observateur extérieur. En effet, un poumon absorbe de l'O2 et relâche du CO2 ce qui est le contraire de ce que ferait l'Amazonie d'après les utilisateurs de cette formule. Cela ne serait vrai, pour les poumons, que si on se plaçait du point de vue du sang ou d'un globule rouge : pour un globule rouge, en effet, le poumon fournit de l'O2 et élimine du CO2. En admettant que l'Amazonie fournisse de l'O2 à la planète, on devrait donc plutôt parler d'“anti-poumon”.

b) L'Amazonie, en particulier, et les forêts, en général, sont-elles des productrices nettes d'O2 ?

la réponse est NON !

La photosynthèse végétale effectivement absorbe du CO2 et de l'eau et, grâce à l'énergie solaire, les transforme en glucides, avec rejet d'O2.
Dit autrement, la photosynthèse végétale consiste à réduire le dioxyde de carbone de l'atmosphère par l'eau absorbée par les racines à l'aide de l'énergie solaire captée par les feuilles avec libération d'oxygène afin de produire des glucides.
Mais pour 1 t de carbone fixé par la photosynthèse : 3,6 t de CO2 sont absorbées et 2,6 t d'O2 relâchées
la photosynthèse et son mécanisme
la photosynthèse et son mécanisme

 

Stock de carbone (en tonne/km2)

  • Forêt intertropicale : ≈ 25 000 t.km-2, réparties en moitié végétaux et moitié sol
  • Forêt tempérée : ≈ 16 000 t.km-2, réparties en 1/3 végétaux et 2/3 sol
  • Forêt boréale : ≈ 40 000 t.km-2, réparties en 1/6 végétaux et 5/6 sol
  • Terre cultivée : ≈ 4 000 t.km-2, dont 1/20 végétaux et 19/20 sol (cette valeur est moyennée sur toute l'année ; elle dépend beaucoup du type de culture, et le stock de carbone est bien moins important dans les terres labourées en profondeur et très abondamment enrichies en engrais nitratés, les nitrates étant des oxydants qui favorise la destruction de la matière organique).

Au vu de ces chiffres, on voit bien que la photosynthèse des forêts produit de l'O2, environ 2600 t.km-2.a-1 pour la forêt amazonienne. Mais il n'y a pas que la photosynthèse dans les forêts et autres écosystèmes à l'équilibre.
Les arbres respirent, ce qui absorbe de l'O2 et rejette du CO2.
Feuilles, fruits et bois sont consommés et “respirés” par des phytophages, frugivores et xylophages, ce qui absorbe de l'O2 et rejette du CO2.
Feuilles et branches mortes tombent au sol, et sont partiellement consommées par les champignons, les termites et autres vers, ce qui absorbe de l'O2 et rejette du CO2.
À leur mort, les arbres tombent au sol et sont eux aussi consommés-respirés par champignons et xylophages, ce qui absorbe de l'O2 et rejette du CO2.
Et ce qui n'a pas été consommé au cours de l'année à la surface s'incorpore lentement à la litière du sol, et est consommé-respiré les années suivantes par vers, champignons, bactéries… ce qui absorbe de l'O2 et rejette du CO2.
Dans une forêt mature, vierge de toute intervention humaine et qui n'est traversée d'aucun cours d'eau, et comme dans tout écosystème en équilibre, respiration et photosynthèse s'équilibrent, et le bilan est théoriquement nul. Il n'y a ni production ni consommation d'O2 (ni de CO2!

c) Amazonie à l'équilibre (en tonne et km2)

Les chiffres donnés ici pour l'Amazonie sont une moyenne qui lisse les aléas naturels, comme les évènements El Niño, et qui ne tiennent pas compte des actions anthropiques.

  • Surface forêt amazonienne : ≈ 5.106 km2 (5 100 000 km2)
  • Stock de carbone global de l'Amazonie : ≈ 125.109 t ( 125 000 000 000 t)
  • Carbone fixé annuellement par la photosynthèse en Amazonie : ≈ 5.109 t
  • Carbone oxydé annuellement par la respiration en Amazonie : ≈ 5.109 t
  • Ces transferts correspondent à environ 13.109 t d'O2 produites et absorbées chaque année et à environ 18.109 t de CO2 absorbées et produites chaque année.

à propos des arbres brulés et morts : une fois mort, le bois est la proie des xylophages, champignons… et en quelques années, toute la matière organique du bois est oxydée et transformée en CO2, ce qui a absorbé de l'O2.

La forêt amazonienne est elle bien le poumon de la planète ? article France info

forêt amazonienne , poumon de la planète

forêt amazonienne , poumon de la planète

Le carbone stocké dans les terres cultivées est bien inférieur à celui stocké en forêt. En effet, la part organique du sol est en général bien plus faible sous les terres cultivées que sous les forêts. Et les pratiques agricoles modernes (labours profonds, utilisation de désherbants et de nitrates…) diminuent encore le stock de carbone dans les sols cultivés.
Les forêts et autres écosystèmes contiennent un stock de carbone (puits de carbone) contenu dans la biomasse vivante et dans les sols. Mais un stock n’est pas un puits sans fond. On parle de “puits de carbone” si ce stock de carbone augmente, si et seulement si la masse de carbone fixée par la photosynthèse est supérieure à la masse de carbone libérée par la respiration et l’oxydation. Si un écosystème à l’équilibre est un stock de carbone, ce n’est pas un puits.
Les chiffres donnés précédemment supposent que l'Amazonie (hors influence humaine) était parfaitement à l'équilibre.

Cet équilibre de l'Amazonie impliquerait :

  • Que sa surface ne varie pas et que la forêt ne gagne pas sur les steppes et pampas au Sud ou en altitude sur les flancs des Andes, et réciproquement. Cette variation a pu exister, mais peut être considérée comme négligeable (hors influence humaine).
  • Que les sols y sont en équilibre depuis la fin de la dernière glaciation qui a permis l'installation de ce type de forêt et que leur contenu (en masse de matière organique) ne s'accroit pas. C'est probablement une bonne approximation sur des durées d'un millénaire ou plus. Il existe des variations climatiques de durée de quelques siècles, comme celles connues sous le nom de Petit Âge Glaciaire ou d’Optimum Climatique du Moyen-Âge en Europe. Ces variations se traduisent en Amazonie par des variations de pluviométrie. Or une baisse de la pluviométrie provoque un assèchement (très relatif) des sols. Or un sol un peu sec s’oxyde plus vite qu’un sol saturé d’eau.
    Une sécheresse (relative) transforme l’Amazonie en source de carbone, une humidité (relative) la transforme en puits de carbone.
    On peut noter que la destruction d’une partie de la forêt fait diminuer la pluviométrie régionale, et donc transforme les zones de forêt restantes en source de carbone.

Psaumes 96:12 (La Bible)   
"Que la campagne s'égaie avec tout ce qu'elle renferme, Que tous les arbres des forêts poussent des cris de joie,"

Publié dans Notre planète

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A
En effet lamazonie ce vaste territoire ou jy suis allé il y a quelques années est magnifique
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T
tout à fait raison