La dépression

Publié le par TT

La dépression est une maladie très fréquente. Il ne faut pas la confondre avec un "coup de blues", un découragement passager. Environ 20% des femmes et 10% des hommes présenteront un état dépressif durant leur vie. C'est la 2ème cause d'invalidité et c'est une maladie potentiellement mortelle, à cause du risque de suicide.


1- La dépression, une maladie en constante augmentation

a) En France et dans le monde

En France, on estime que près d’une personne sur cinq a souffert ou souffrira d’une dépression au cours de sa vie.
La dépression est une maladie qui touche tous les âges, depuis l’enfance jusque très tard dans la vie.
En 2021, 12,5 % des 15-85 ans auraient vécu un épisode dépressif (en 2010 7.5%), avec une prévalence deux fois plus importante chez les femmes(15.6%) que chez les hommes (9.3%). Cependant, la dépression ne concerne pas que les adultes. La prévalence des troubles dépressifs est estimée entre 2,1 à 3,4 % chez l’enfant et à 14 % chez l’adolescent.
L’OMS (Organisation mondiale pour la Santé) estime que les troubles dépressifs représentent le 1er facteur de morbidité et d’incapacité sur le plan mondial (communiqué de mars 2017). Ainsi, on compte plus de 300 millions de personnes dans le monde souffrant de dépression soit une augmentation de plus de 18 % de 2005 à 2015. La dépression n’est pas un trouble de santé à prendre à la légère. Elle peut conduire au suicide. Chaque année, près de 800 000 personnes meurent en se suicidant. Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15-29 ans.

b) Disparités suivant les régions

Les habitants de la région Île-de-France, qui présentent le taux d’EDC (épisode dépressif caractérisé) dans l’année le plus élevé, avaient une prévalence significativement supérieure à celle observée dans les régions Centre-Val de Loire, Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne et Pays de la Loire. De plus, pour la première fois depuis 2005, la prévalence des EDC apparaît supérieure en 2021 dans l’agglomération parisienne (15 %) à celle des autres catégories de territoires (13,8 % dans les autres zones urbaines et 10,9 % en zone rurale).

c) Disparités selon les populations

Les 18-24 ans, les femmes, les personnes vivant seules et les familles monoparentales, tout comme celles qui ne se déclarent pas à l’aise financièrement, celles qui sont au chômage et celles indiquant que la crise sanitaire du Covid-19 avait eu un impact négatif sur leur moral, ont un risque d’épisode dépressif plus élevé.
Des augmentations plus importantes ont cependant été observées sur certains segments de population, notamment entre 2017 et 2021 :

  • selon le diplôme, les titulaires d’un diplôme inférieur au bac présentaient en 2021 une augmentation de l’EDC dans l’année de 2,5 points par rapport à 2017, alors que ceux ayant un diplôme équivalent ou supérieur au bac présentaient une augmentation de 4,4 points. En 2021, les titulaires d’un bac ou équivalent apparaissaient les plus concernés par un EDC (15,5 %) et ceux ayant un diplôme inférieur au bac, les moins concernés (12,1 %) ;
  • selon la situation professionnelle, l’augmentation la plus importante a été observée chez les étudiants (+ 7 points), suivis des chômeurs (+ 5,3 points), des actifs occupés (+ 4,4 points) et des retraités (+ 1,7 point). Comme pour les précédentes vagues, les chômeurs restaient les plus concernés (22 %) et les retraités les moins concernés (7,5 %) par un EDC en 2021 ;
  • selon la situation financière déclarée (au choix parmi « difficile », « juste » ou « à l’aise »), la plus forte hausse a été observée chez les personnes se déclarant « juste » (+ 5,5 points entre 2017 et 2021), multipliant par plus de 2 le pourcentage observé dans cette catégorie depuis 2005 (7,8 % versus 17,3 % en 2021). En 2021, les personnes déclarant des difficultés financières restaient les plus exposées à l’EDC (24,4 % ; + 4,7 points entre 2017 et 2021), tandis que celles se déclarant « à l’aise » semblaient moins concernées (10,2 % ; + 3,7 points entre 2017 et 2021).
d) Les personnes dépressives ont toujours existé- 3 exemples dans la Bible

d1) L'exemple de Job

Job 10 : 1 " Mon âme est dégoûtée de la vie ! Je donnerai cours à ma plainte, Je parlerai dans l'amertume de mon âme."
Job était un homme riche qui vécut il y a longtemps dans le pays d'Uts. Il avait 7000 brebis, 3000 cha­meaux, 500 paires de bœufs, 500 ânesses, de nom­breux serviteurs, sept fils et trois filles. Quant à sa vie religieuse, il était intègre et droit, craignant Dieu et se détournant du mal. Mais par crainte que ses fils aient pu commettre des transgressions, il avait coutume de sacrifier des holocaustes pour eux, à la fin des jours de festin (qui étaient peut-être des célébrations annuelles d’anniversaires). Ses biens et son caractère faisaient de lui le plus grand de tous les hommes de l'Orient.
Dieu l'a mis à l'épreuve suite à un défi de Satan. Petit à petit, Job perdit tous ses biens matériels, tous ses animaux et même sa famille. Il fut par la suite atteint de différentes maladies. Et c'est à ce moment là qu'il eut des pensées dépressives et qu'il hésita à faire encore confiance en Dieu.Car, même s'il avait toujours confiance en Dieu il avait tout perdu, tout ce qu'il aimait, chérissait.
Il est sans doute fort probable qu'on aurait "craqué" bien avant.

d2) L'exemple d'Elie

Suite aux menaces de Jézabel, Elie s'enfuit dans le désert malgré les recommandations de Dieu. Elie était dans le doute. Si l’on retrace un peu le parcours d’Elie, on comprend ce qui peut se passer en chacun de nous en traversant des moments très difficiles. La Parole nous présente ce prophète, hier encore plein d’énergie, fidèle et ferme devant l’ennemi (1 Rois 18 : 17-18), et nous le voyons maintenant, après le chemin d’un jour, assis au désert sous un genêt, totalement découragé. Arrivé à telle extrémité, il en vient à demander la mort pour son âme, après s’être enfui par crainte de mourir (v. 4a).

d3) L'exemple de Moïse

Nombres 11:11 "Moïse fut attristé, et il dit à l'Eternel: Pourquoi affliges-tu ton serviteur, et ? pourquoi n'ai-je pas trouvé grâce à tes yeux, que tu aies mis sur moi la charge de ce peuple" et au v. 15: "Plutôt que de me traiter ainsi, tue-moi, je te prie, si j'ai trouvé grâce à tes yeux, et que je ne voie pas mon malheur."
Dieu répond à ses prières en lui donnant des collaborateurs pour l'aider dans sa tâche. On peut encore trouver de nombreux exemples dans sa Parole de personnes déprimées et la manière dont Dieu a répondu à leur souffrance.

Dans ces trois exemples, de grands hommes de Dieu, Dieu nous montre que personne n'est infaillible et qu'à un moment de notre vie, nous pouvons connaître un épisode dépressif, que nous soyons riches ou pauvre, avec un bon métier ou chômeur. 

La dépression


2- Causes psychologiques de la dépression

D'une manière générale, la maladie est provoquée par une perte. Celle-ci peut être réelle (deuil, handicap, maladie chronique, faillite, chômage...) ou symbolique, c'est-à-dire la destruction d'une illusion sur soi-même (une déception par rapport à un idéal, une croyance, une cause sociale ou politique...).

a) Facteurs favorisants

a1 L'hérédité
La dépression n'est pas une maladie héréditaire,elle ne se transmet pas.Cependant, il peut exister des familles dans lesquelles des facteurs génétiques favorisent la survenue de dépressions, en l'absence de causes extérieures.

a2 La structure de la personnalité
Les personnes anxieuses, inquiètes, pourront être plus vulnérables, de même que les méticuleux, les perfectionnistes et les personnes qui ont des traits de caractère obsessionnels. Liste de personnalités pathologiques

a3 Des blessures de l'enfance
La maltraitance, les abus sexuels, les carences affectives.

a4 Le surmenage
Un travail trop intense, sans repos, ou à un rythme trop rapide, peut favoriser une dépression, c'est le "burn out", dont on parle beaucoup depuis quelques années. La personne épuise ses réserves et devient plus vulnérable à des causes extérieures. En France, les chiffres sont alarmants : selon une enquête de l'Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises (ORSE), 34% des salariés français seraient en burn-out, dont 13% en burn-out qualifié de « sévère », soit plus de 2,5 millions de personnes.
Le burn-out est une pathologie qui touche toutes les professions, mais certaines sont plus exposées que d'autres. Selon une enquête de l'observatoire Amarok publiée en 2018, les professions les plus touchées par le burn-out en France sont :
les personnels soignants/médecins, les professions libérales, les enseignants, les travailleurs sociaux, les cadres et les agents de la fonction publique.

a5 Le post-partum
C'est une période après l'accouchement où la femme est très sensible, pour des raisons hormonales. Elle peut alors débuter une dépression plus ou moins grave.

a5 Des événements de vie douloureux
Une séparation, un décès, un déménagement, du mobbing.
Depuis peu, une nouvelle forme de harcèlement au travail est pointée du doigt : le mobbing. Alors que le sujet est démocratisé au Canada et en Suisse, la France commence à s’y intéresser de près face à des problèmes récurrents de dépressions, d’arrêts maladies et parfois de suicides au sein d’une même entreprise

a6 Une maladie incurable ou chronique
La dégradation de la santé, la restriction des possibilités physiques, des douleurs chroniques, la diminution de la mémoire et la peur de la mort.

a7 Le recours au spiritisme et autres

Le recours au spiritisme, aux arts divinatoires, l'invocation des esprits sataniques... Ces pratiques, que la Bible condamne, aboutissent très souvent à des dépressions grave.

a8 La perte de valeurs morales
La perte des valeurs morales dans la société, de la foi, du lien religieux.

a9 La consommation augmentée de médicaments
En effet, certains médicaments peuvent favoriser une dépression, surtout s'ils sont pris sans surveillance et de manière prolongée.

a10 Le matérialisme
Le matérialisme qui «oblige» à travailler davantage et qui fait naître ainsi des tensions. Une perte du bien-être en faveur du bien-avoir.

a11 L'information et les médias
L'information par les médias qui n'est pas optimiste et relate essentiellement les catastrophes, les guerres, la famine. On est informé instantanément sur tout ce qui se passe sur la planète.

b) Mécanisme physiologique de la dépression

Dans la dépression, il existe des modifications au niveau du cerveau qui ont pu être mises en évidence par les chercheurs. On trouve, dans certaines cellules cérébrales, une diminution de diverses substances (appelées neurotransmetteurs: sérotonine, dopamine, noradrénaline) intervenant au niveau des jonctions nerveuses et dont le mécanisme d'action, très complexe, permet d'expliquer, entre autres, l'effet des antidépresseurs. Cela montre que la dépression est vraiment une maladie.

c) Traitement

Je ne développerai pas ici tous les problèmes liés au traitement, c'est la tâche, souvent très difficile, du médecin ou du psychiatre.
Il existe de nombreux médicaments, la psychothérapie, la photothérapie... et leur prescription est l'apanage des professionnels de la santé. La famille du patient et son entourage ont un rôle clé dans la prise en charge du déprimé. Leur attitude peut aggraver ou au contraire améliorer l'état du malade. Il est important de connaître la maladie pour comprendre la souffrance et aider.


3- Le chrétien et la dépression

a- Introduction

La maladie est connue depuis l'Antiquité. On en parle aussi dans la Bible, à propos de Job (livre de Job), d'Elie (1Rois 19), et d'autres encore.
Les temps modernes, avec leur rythme effréné, la perte des valeurs religieuses et morales, le stress, n'ont fait qu'en augmenter le nombre. Avant de parler du chrétien face à cette maladie, il faut la décrire.

b- Quelques conseils

Voici quelques conseils aux chrétiens, ou à tous ceux qui côtoient une personne déprimée:
=> Il est fondamental d'accueillir la personne avec chaleur et de lui consacrer du temps et d'accepter ce qu'elle dit, sans jugement. C'est dans ce domaine que le chrétien peut se référer à l'attitude d'amour de Christ face aux personnes en difficulté.
=> Il faut absolument éviter de minimiser la souffrance de la personne, de lui dire de se secouer, de faire appel à sa volonté, car sa volonté est directement touchée par la maladie. Une telle attitude renforce son sentiment de culpabilité.
=> On doit, au contraire recevoir ce qu'elle exprime et l'encourager à demander l'aide d'un professionnel de la santé car la maladie est curable dans la majorité des cas. Il faut aussi lui faire remettre à plus tard des décisions importantes, comme par exemple de quitter son travail, de divorcer... Elle risque de regretter plus tard des décisions prises sous l'effet d'une dévalorisation, d'idées d'échec et d'angoisse.

La dépression dans la Bible
On trouve de nombreux exemples, dans la Bible, d'hommes de Dieu qui ont souffert d'un état dépressif.

c- La foi peut aider à supporter.

Dieu nous donne de nombreux encouragements dans la Bible pour les situations difficiles:

Romains 8:38 "Car j'ai l'assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni..."
2 Corinthiens 1:7 "Et notre espérance à votre égard est ferme, parce que nous savons que, si..."
2 Corinthiens 4:16 "C'est pourquoi nous ne perdons pas courage. Et lors même que notre..."
Jérémie 29:11 "Car je connais les projets que j'ai formés sur vous, projets de paix et non de..."

Le chrétien n'est pas à l'abri d'une dépression. Cela est vrai, comme pour toutes les maladies. La dépression n'est pas une affection honteuse.
Nous avons vu que des chrétiens exemplaires peuvent en être atteints. S'il est vrai qu'il peut y avoir parfois un péché qui a favorisé la maladie, c'est loin d'être toujours le cas. Souvent le malade s'accuse d'être un mauvais chrétien, mais cela fait partie des symptômes de la maladie qui donne une fausse culpabilité et une dévalorisation. De toute façon, quand la personne est en pleine dépression, il est difficile de faire une cure d'âme car sa volonté, son raisonnement, son désir de s'en sortir n'existent plus. Cela revient au même que de demander à quelqu'un qui a une jambe cassée de marcher ! Il faut d'abord la diriger vers des professionnels de la santé, et quand elle ira mieux, on pourra entreprendre un travail de cure d'âme avec des chances de succès. C'est la prière, l'empathie et le soutien des proches qui sont les éléments les plus importants pour éviter d'aboutir à un suicide.

Si la foi n'est pas un "vaccin" contre la dépression, elle permet de tenir dans l'épreuve, surtout si des proches chrétiens sont là pour rappeler les merveilleuses promesses de Dieu !

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